Maïtena Biraben : "Vincent Bolloré n’est pas dans mon oreillette"

Maïtena Biraben : "Vincent Bolloré n’est pas dans mon oreillette"
Maitena Biraben (© LGJ / CANAL + )

Ce jeudi, Maïtena Biraben était l’invitée de Sonia Devillers dans "l’Instant M", sur France Inter. L’animatrice du “Grand Journal” de Canal+  a assuré faire son travail en toute liberté malgré la reprise en main de la chaîne par Vincent Bolloré.

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Interrogée par Sonia Devillers sur la manière dont elle s’est retrouvée à la tête du "Grand Journal", Maïtena Biraben a assuré ne pas avoir "intrigué" et avoir mené une "compétition à la loyale du temps de Rodolphe Belmer". Récupérer la tranche horaire l'intéressait,  pas forcément l'émission  : "On me l’a proposée. J’ai fait une liste des "contre", qui était très très longue, et une liste des "pour" où il y n’avait qu’une seule phrase : c’est mon métier", a-t-elle ajouté. A propos des critiques incessantes dont "le Grand Journal"  fait l’objet depuis sa nouvelle formule, l’ex-animatrice du "Supplément" de Canal+ a reconnu : "Ça tape très dur, on savait tous que ce serait difficile […] On y croit parce que ce qu’on fait n’est pas indigne […] C’est la cible parce que c’est l’émission la plus importante de la chaîne […] C’est le navire amiral […] Je considère que c’est une chance de faire cette émission, c’est une aventure extraordinaire […] On n’est pas satisfait des audiences, elles devraient être bien plus hautes, elles vont le devenir, tout va bien les gars !" 

"C’est nous qui décidons de ce que nous faisons"

Citant l’enquête de Véronique Groussard, « le Coup d’état médiatique de Bolloré », parue dans TéléObs ce 1er octobre, Sonia Devillers a questionné son invitée sur l’attitude de Vincent Bolloré, l’actionnaire de Canal+. "Au mieux, j’ai Vincent Bolloré dans l’oreillette, au pire je n’ai plus de cerveau !", a ironisé Maïtena Biraben. Puis, elle a affirmé d’un ton ferme : "Vincent Bolloré n’est pas dans mon oreillette et j’ai un cerveau. […] Vincent Bolloré ne m’a jamais appelée, il n’a jamais appelé les producteurs pour leur demander quoi que ce soit. […] C’est nous qui décidons de ce que nous faisons."

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"La programmation n’est faite ni par Fabrice Arfi ni par Vincent Bolloré"

Sur la déprogrammation du livre des journalistes Fabrice Arfi et Benoît Collombat ("Informer n’est pas un délit"), évoquée par Télérama – l'ouvrage contient un chapitre à charge sur le harcèlement judiciaire que pratique Bolloré sur les journalistes –, Maïtena Biraben explique avoir invité Fabrice Arfi pour le pilote d'une émission, puis s'être finalement orienté vers un autre sujet "plus facile pour moi dans les délais. […] Fabrice Arfi peut dire que le livre a été déprogrammé, c’est faux. […] Il sera invité au "Grand Journal", il y viendra un jour", a-t-elle ajouté.

"Ce n’est pas très facile de travailler dans ce contexte "

"Est-ce que l’attitude de votre actionnaire nuit au "Grand Journal" ? ", lui a ensuite lancé la journaliste de France Inter. "Ce n’est pas très facile de travailler dans ce contexte, mais c’est mon job et je vais le faire. On va le faire avec de l’envie parce qu’on en a. Il s’agit d’une émission de télévision. Ce n’est pas sur le plateau du "Grand journal" que se joue l’indépendance du journalisme en France", a poursuivi Maïtena Biraben.

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Sonia Devillers est revenue sur les propos de l’animatrice quand, sur son plateau, elle a prêté au FN un "discours de vérité" et lui a donné la place de "premier parti de France", sur les audiences historiquement basses et l’éventuel plan B de Vincent Bolloré pour la remplacer. "Moi, assure Maïtena Biraben, j’ai le soutien – je le dis pour mes équipes – de la direction de Canal+, mais je ne suis dans la tête de personne, ils feront bien ce qu’ils veulent."

"Manque de fantaisie"

Sur le nouveau concept du "Grand Journal", Maïtena Biraben a reconnu s’être bagarrée sans succès auprès de la direction pour un changement de nom de l’émission : "Pour Canal, "le Grand Journal" est une très belle marque, qui compte, qui n’est pas abîmée et qui, donc, devait être pérenne. C'est la réponse que m’a donnée la chaîne." Quant à l’émission, Maïtena Biraben a admis qu'elle était perfectible : "Elle n’est "ni raide ni triste" mais elle "manque de fantaisie pour l’instant."

"Faut-il démissionner ?"

Alors que le générique de fin de "l’Instant M" était parti, Maïtena Biraben a profité d'être sur la même station que la chroniqueuse Charline Vanhoenecker pour lui répondre. L’humoriste de France Inter avait repris les propos de la nouvelle animatrice déclarant vouloir faire "une émission polie et avec le sourire", et avait ironisé : "C’est parfait, après tout, on ne demande rien de plus aux domestiques." Maïtena Biraben a demandé, au nom de "tous les salariés de Canal+ et de I-Télé" : "Que faut-il faire pour ne pas essuyer votre mépris ? Il faut démissionner ? Nous ne le ferons pas !"

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